Nous voilà de retour après une aventure démente dans ce massif si peu connu et ô combien mystérieux pour nous, français ou fransousky qu'est le Caucase central. Depuis le départ, ce fut quelque peu freestyle, particulièrement pour moi qui bossais à Cham jusqu'au 2 août! (je n'ai bien sûr pas eu le temps de préparer la moindre affaire, pour prendre l'avion le 5 août, ça a été rigolo!)
Au final, nous n'avons pas pu faire notre objectif principal, à savoir la traversée du Bezengi Wall pour deux raisons: énormément de neige en haute altitude rendant ces arêtes, déjà bien difficiles en bonne condition, juste accessibles aux suicidaires, et si par miracle ça serait passé, la deuxième raison était de prendre le risque de se faire mitrailler à coup de kalachnikov à la descente car les trois derniers sommets de l'arête étaient rigoureusement interdits par les militaires, ça dissuade tout ça...
Au final nous nous sommes rabattus sur d'autres objectifs, et nous avons découvert ce qu'est une montagne sauvage, sans vrai topo, avec un vrai gros sac et une pauvre carte 1/100000 aux altitudes et courbes de niveaux assez fantaisistes... Et comme prévisions météo, pour tous les jours un joli dessin avec un nuage, un soleil et des gouttes de pluie, c'est très CÔMODE (Nico et Jerem comprendront...)
Outre avoir appris les termes essentiels de "Piva" (Bière), Kugnac (sorte de pétrole alcoolisé) et Hrielbl (bien rouler le r, prononcer le h et penser à mettre une sorte de k après le r roulé, et vous obtiendrez peut-être du pain, au pire ils se moqueront juste de vous et vous irez chercher votre bienfaiteur le livre de poche "apprendre le russe facilement" et vous passerez 1/2h à écrire le mot en russe pour leur montrer, c'est simple! ça a été une très bonne école et nous avons appris énormément sur la lecture de terrain, faire des choix, prendre des décisions (dures parfois), et nous avons fait des super rencontres (on se passera de l'épisode où un grand père me payait des verres de vodka pour que je ramène sa petite fille heureuse maman de deux gamins en France, "she's a good girl" qu'y disait! ouais ouais ouais!)
Nous avons pu grimper:
-Pic Archimède (4015m), arête SW
- Sapaniento (4507m), traversée arête NE-arêteSE
- Pic Sella (4370m), traversée arête SW-arêteNE
- tentative arête SW du Dych Tau (5204m), arrêt à 4350m, rocher tout pourri, impossible de protéger
- tentative arête NW du Dych Tau, arrêt à 4800m, trop gros risque d'avalanche, couche importante de gobelet en profondeur
En tout cas, où qu'on aille, le tarif c'est à chaque fois une méga approche, soit sur l'interminable glacier du Bezengi, soit dans des vallées méga raides, pierriers infâmes, sans aucun chemin, en soi, l'approche est déjà une aventure, parfois même une course!
Mais la récompense est magnifique: un paysage à couper le souffle, des faces glaciaires gigantesques de plus de 2000m de dénivelé, comme ce fameux Bezengi Wall, imaginez le versant de la Brenva du Mont Blanc avec 500m de plus en hauteur et sur 10km de longueur, c'est sans exagérer les dimensions de ces faces! Une solitude sur chaque sommet où nous étions, pas une lumière de ville à l'horizon, bref, un retour à la montagne d'antan peut-être?
Un récit plus détaillé est en cours de réflexion, mais pour vous donner envie de partir là bas, voici quelques photos:
d'abord nos vieilles tronches...
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| Nico le vertaco |
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Jé le bucheron
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| coucher de soleil magique à 4600m sur l'arête NW du Dych Tau |
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| Dych Tau (5204m) et Mishirgi (4928m) |
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| la magnifique pyramide du Gestola (4860m), malheureusement interdite par les militaires... |
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| Gestola et Tetnuld (4970m), lui aussi interdit car en Georgie |
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| Le pilier du coin, à savoir le pilier N du Shkhara (5200m) et ses 1800m de dénivelé! Trop de neige cette année, surtout problématique pour la descente sur l'arête NE. Je reviendrai pour lui, c'est sûr! |
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| Shkhara au levant |
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| arête SW du pic Sella |
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| arête NE du Sella |
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| Face Nord du Jangi Tau (5058m) |
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